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  • Barbouiller

    Faire des tracés, des lignes et des taches sans l’intervention de la volonté donc sans vouloir réaliser un dessin, les anciens appelait ça faire un barbeau. Pour barbouiller on doit accepter ce qu’il se passe. On doit accepter les traits que nous faisons et qui se superposent, se croisent, s’additionnent et ne mène apparemment nul part.

    Tracer des barbeaux est une activité graphique de premier niveau, qui a de l’importance. D’où provient l’impulsion du geste qui barbouille? De la main qui tremble au geste pur, le barbeau n’a pas la mission de représenter quelque chose. Dans l’art du dessin, il est moins qu’un croquis mais plus utile qu’on ne le soupçonne.

    Je dis que l’impulsion de barbouiller vient de l’insconscient. Quand la volonté de faire quelque chose est absente. Et comme souvent, la satisfaction de laisser des traces sur le papier suffit.

    Accepter que toutes ces lignes se croisent et se superposent sans objectif et constater que cela ne sert apparemment à rien est une condition du barbouillage. On ne peut pas barbouiller sans accepter parfois des lignes, des tracés ou des taches. Et ça, c’est important. Philosophiquement et humainement important. Les choses qu’on apprends dans un domaine du savoir sont parfois utilisables ailleurs et c’est le cas ici.

    Ce qui est utile ailleurs, c’est surtout le fait que je suis responsable de ces barbouillages, ils sont de moi. Accepter d’en être responsable alors que techniquement ce n’est pas un dessin, même pas un croquis? Il faut un peu d’humilité dans tout ça. Quand on est habile à accepter les laideurs de nos barbeaux on est mieux disposé pour accepter les choses que nous jugeons imparfaites. Ce qui pour moi, est une base philosophique très importante car la perfection est une pure projection de notre esprit souvent en contradiction avec la réalité.

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