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Barbouiller

Faire des tracés, des lignes et des taches sans l’intervention de la volonté donc sans vouloir réaliser un dessin, les anciens appelait ça faire un barbeau. Pour barbouiller on doit accepter ce qu’il se passe. On doit accepter les traits que nous faisons et qui se superposent, se croisent, s’additionnent et ne mène apparemment nul part.

Tracer des barbeaux est une activité graphique de premier niveau, qui a de l’importance. D’où provient l’impulsion du geste qui barbouille? De la main qui tremble au geste pur, le barbeau n’a pas la mission de représenter quelque chose. Dans l’art du dessin, il est moins qu’un croquis mais plus utile qu’on ne le soupçonne.

Je dis que l’impulsion de barbouiller vient de l’insconscient. Quand la volonté de faire quelque chose est absente. Et comme souvent, la satisfaction de laisser des traces sur le papier suffit.

Accepter que toutes ces lignes se croisent et se superposent sans objectif et constater que cela ne sert apparemment à rien est une condition du barbouillage. On ne peut pas barbouiller sans accepter parfois des lignes, des tracés ou des taches. Et ça, c’est important. Philosophiquement et humainement important. Les choses qu’on apprends dans un domaine du savoir sont parfois utilisables ailleurs et c’est le cas ici.

Ce qui est utile ailleurs, c’est surtout le fait que je suis responsable de ces barbouillages, ils sont de moi. Accepter d’en être responsable alors que techniquement ce n’est pas un dessin, même pas un croquis? Il faut un peu d’humilité dans tout ça. Quand on est habile à accepter les laideurs de nos barbeaux on est mieux disposé pour accepter les choses que nous jugeons imparfaites. Ce qui pour moi, est une base philosophique très importante car la perfection est une pure projection de notre esprit souvent en contradiction avec la réalité.

Commentaires

2 réponses à “Barbouiller”

  1. Avatar de Mary
    Mary

    J’aime bien toutes ces nuances qui se marient de façon libre, sans chercher la précision. 🙂

    Ça fait du bien de lâcher prise. La main qui bouge librement, sans suivre un ordre, sans but précis.

  2. Avatar de 314r

    J’aime bien moi aussi. L’aquarelle a cela de particulier c’est qu’elle voyage un peu dans les fibres du papier avant de se fixer et c’est là que les mélanges les plus beaux se réalisent.

    Lâcher prise, accepter ce qui survient spontanément. Exactement ça, aucun ordre précis ni but défini. Une sorte d’aventure dans les tracés et/ou les couleurs. Colorier m’a fait beaucoup de bien durant la crise du Covid, …

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